On parle beaucoup du corps féminin, mais si peu de ce qu’il ressent vraiment.
Il y a des zones que l’on nomme à peine, des sensations qu’on apprend à ignorer, des plaisirs qu’on n’ose pas explorer.
Parmi eux, le clitoris — ce petit organe aussi réel qu’invisible dans nos éducations, nos récits, nos gestes.
Petite, quand j’étais excitée, je ne savais pas où
Je sentais que quelque chose s’activait dans mon corps.
Un frémissement, une chaleur, un afflux de vie.
Mais je n’aurais jamais su dire d’où ça venait.
Je savais que j’étais excitée, mais je ne savais pas où localiser cette sensation de manière précise.
Je ne faisais aucun lien entre ce plaisir diffus et cette petite excroissance nichée entre mes jambes.
Le clitoris, je le voyais à peine. Je ne le nommais pas. Et surtout, je ne l’explorais pas.
Pendant longtemps, il n’a été ni une question, ni un territoire.
Il était là, mais comme en veille, enveloppé dans un halo de flou et de désintérêt.
Comme s’il appartenait à un monde intérieur que je n’avais pas reçu la permission d’habiter.
Ma première jouissance était un hasard
Le jour où j’ai joui pour la première fois, à mes 28 ans, j’étais seule, enfin… avec un vibromasseur.
Et je n’étais même pas dessus. Juste à côté.
Ce n’était pas un moment de révélation mystique. C’était presque accidentel.
Une sensation étrange, inattendue, que je n’avais jamais connue.
C’était là, ça montait, et puis soudain… est-ce que j’ai joui ?
Mon corps me disait quelque chose que je ne comprenais pas encore.
Je n’ai pas crié victoire. J’ai plutôt ressenti un mélange d’incertitude mais je me souviens avoir adoré.
Parce que je n’avais aucune idée de ce qui venait de se passer, ni pourquoi c’était arrivé comme ça.
Je n’avais jamais mis en relation cette sensation avec le clitoris.
Cet organe, à la fois central et totalement évacué de mon éducation, de mes relations, de mon imaginaire.
Le clitoris, un mystère pour beaucoup de femmes
Ce que j’ai vécu, je sais que je ne suis pas la seule.
Combien de femmes ne savent pas vraiment à quoi ressemble leur clitoris ?
Combien n’ont jamais osé le regarder, encore moins le toucher consciemment ?
Il y a un mélange d’inconnu, de pudeur, et parfois même de dégoût.
Comme si ce petit bout de chair ne faisait pas totalement partie de nous.
Comme s’il appartenait à une zone que l’on évite.
Même dans les moments de plaisir, il reste souvent en retrait, comme une présence que l’on sent, mais que l’on ne nomme pas.
La honte, la peur de ne pas faire “comme il faut”, l’absence de vocabulaire ou de modèle…
Tout cela construit un rapport flou, distant, presque étranger à notre propre corps.
Une ignorance partagée : et les hommes dans tout ça ?
Et les hommes dans tout ça ?
Beaucoup ne savent même pas où il est.
D’autres l’ont entendu mentionner, mais sans comprendre ce qu’il signifie réellement.
Il est là, quelque part, mais il échappe à leur cartographie.
Il leur manque surtout le mode d’emploi.
Et pour être honnête, on ne leur a pas vraiment appris non plus.
Pas à l’école. Pas dans les pornos. Pas dans les discussions entre potes.
Le plaisir féminin reste, pour beaucoup, un mystère flou bien que certains tentent de le percer.
Il y a cette idée encore ancrée que le plaisir passe par la pénétration.
Comme si cette mécanique suffisait.
Comme si c’était la norme.
Mais quand les deux corps ne parlent pas la même langue, on finit par s’ajuster au silence.
On simule, on s’adapte, on fait semblant que ça va.
Et tout le monde passe à côté de quelque chose d’essentiel.
À retenir
Le clitoris est souvent oublié dans l’éducation sexuelle, mais il est au cœur du plaisir féminin.
Beaucoup de femmes grandissent sans véritable connaissance de leur propre corps.
Le plaisir féminin ne devrait pas être un mystère ou un tabou : il mérite d’être exploré, nommé et revendiqué.
Reconnecter avec son clitoris, c’est aussi reconquérir son droit à une sexualité libre, consciente et épanouie.
Ce chemin vers soi peut commencer par une simple question : « Savez-vous vraiment où se trouve votre clitoris ? »
Votre voix compte.
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