L’adoption pour les couples homosexuels est un chemin semé d’embûches, souvent plus complexe et parsemé de barrières supplémentaires par rapport aux couples hétérosexuels. Depuis la légalisation de l’adoption par les couples de même sexe, il y a eu un progrès significatif sur le plan légal, mais la réalité pratique révèle encore des défis.
La loi Taubira, formellement intitulée « loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe », a été adoptée en France en 2013 et représente une réforme juridique majeure pour les droits des homosexuels. Proposée par Christiane Taubira, alors ministre de la Justice, cette loi a eu pour effet de modifier le Code civil français pour y inclure l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples de même sexe.
Briser les stéréotypes d'une famille homoparentale
L’adoption représente un défi global pour tous les candidats, indépendamment de leur orientation sexuelle. Cela est en grande partie dû à un déséquilibre entre le nombre de personnes souhaitant adopter et le nombre d’enfants disponibles à l’adoption. Contacté par 20 Minutes, Nicolas L. Faget, porte-parole de l’Association des parents gays et lesbiens (APGL), souligne que, bien que le contexte soit compliqué pour tous, il existe des spécificités pour les couples homosexuels.
Selon un rapport de l’ONPE de 2019, environ 900 enfants ont été adoptés en France en 2016 et un nombre similaire en 2017. Concernant l’adoption homoparentale, Nicolas L. Faget indique qu’environ 200 enfants, nés en France ou à l’étranger, ont été confiés à des couples de même sexe depuis l’adoption de la loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples homosexuels en 2013. Bien que ce chiffre paraisse modeste, il représente une avancée non négligeable.
Cependant, les couples homosexuels font face à des défis particuliers. Leur orientation sexuelle peut parfois créer des frictions et mener à des discriminations, subtiles ou ouvertes. Certains couples se heurtent à des refus non pas en raison de leur inaptitude à être de bons parents, mais en raison de leur homosexualité. Ces obstacles supplémentaires se manifestent malgré le fait que l’attente moyenne pour l’adoption, qui est d’environ deux ans et demi, est proche de celle des couples hétérosexuels.
Les épreuves et triomphes de l'adoption homoparentale
Le processus d’adoption lui-même, déjà exigeant pour tout aspirant parent, prend une dimension supplémentaire pour les couples homosexuels. Les entretiens avec des professionnels de la santé mentale et les assistantes sociales, bien que généralement bienveillants, peuvent parfois laisser entrevoir les préjugés sous-jacents de la société. Des commentaires tels que « Votre seul défaut, c’est d’être deux hommes » soulignent le fossé entre l’égalité juridique et l’acceptation sociale.
Les conseils de famille, qui jouent un rôle crucial dans le processus d’adoption, sont souvent perçus comme conservateurs, tendant à privilégier les couples hétérosexuels. Cette préférence peut prolonger indéfiniment l’attente des couples homosexuels, même après avoir franchi toutes les étapes administratives.
Les épreuves et triomphes de l'adoption homoparentale
En dépit de ces difficultés, de nombreux couples homosexuels persistent dans leur quête pour devenir parents, témoignant d’une résilience remarquable. Ces parcours, bien que semés d’embûches, sont aussi des histoires d’espoir et de persévérance, reflétant le désir profond et universel de fonder une famille.
Ces réalités mettent en lumière le besoin continu de sensibilisation et d’évolution des mentalités pour garantir que l’accès à l’adoption soit véritablement équitable, indépendamment de l’orientation sexuelle des aspirants parents.